Un lycée public à Yssingeaux : effet d’annonce ou réalité?

Publié le par max chambon

9rqz1o08.gifComme tous les partisans de l’école de la République, l’école publique, j’ai accueilli la récente nouvelle de l’ouverture d’un lycée public à Yssingeaux avec un certain plaisir, mais aussi avec un certain étonnement.

J’ai trouvé effectivement qu’en cette période où les gouvernants n’ont qu’un mot à la bouche : la réduction des dépenses publiques (qui se traduit par des centaines de suppressions de postes dans l’Education Nationale sur l’académie et le département), il y avait quelque chose d’étrange dans cette annonce. Elle a été d’ailleurs faite, sans que l’administration locale n’en soit informée préalablement, le jour de son départ, par le recteur BESSON notoirement connu pour ses liens politiques avec l’ancien président de la République. Ceci n’a pas manqué de me mettre la puce à l’oreille.

Je me suis donc renseigné. Il apparaît qu’il y a eu de nombreuses interventions syndicales car le rectorat a tout d’abord annoncé que la création de ce lycée public se traduirait en fait par le transfert de 2 classes du lycée public Léonard de Vinci de MONISTROL/LOIRE à YSSINGEAUX.

OU SONT LES LOCAUX ? OU EST LE PROVISEUR ? OU SONT LES PERSONNELS ?

De plus, il apparait que ces classes sont baptisées un peu pompeusement « lycée général » car elles vont être installées à cheval entre les locaux du lycée public et ceux du Lycée Agricole public, sans que le poste de proviseur ne soit créé pour l’instant sans parler des postes d’enseignants et de personnels administratifs.

Je considère que pour l’heure la création du lycée public à YSSINGEAUX relève beaucoup plus de l’effet d’annonce que d’une vraie volonté de répondre à cette vieille revendication des partisans de l’école publique.

Pour ma part, je me prononce très clairement pour la construction d’un vrai lycée avec les bâtiments, l’intendance, la direction et bien sûr les professeurs qui doivent aller avec.

Je m’oppose à tout glissement déguisé des personnels existants sur les autres établissements publics, voire privés. Ce serait une manipulation de communication qui ne satisferait pas notre revendication.

De manière plus générale, sur l’Yssingelais, je suis inquiet pour l’avenir de l’école publique lorsque j’apprends que le transfert de la compétence scolaire maternelle et primaire des communes vers la communauté de communes avait été initié par le Maire d’Yssingeaux.

Cela risque d’aboutir :

· à la perte de maitrise des communes sur l’avenir et l’aide à l’école publique

· à un désengagement de l’Education Nationale, en particulier pour l’accueil des enfants de maternelle dont il est prévu qu’ils soient plutôt orientés vers des jardins d’éveil payants

· à une participation obligatoire des communes qui n’ont pas d’écoles privées au financement de l’enseignement catholique sur l’Yssingelais

· à un rapprochement de l’enseignement public au profit de l’enseignement privé. On parle même dans une commune de construction de locaux communs à l’école publique et à l’école privée.

Pour moi, il ne peut y avoir qu’une école de la République : l’école publique.

Si je ne conteste pas à l’école privée le droit d’exister, je conteste par contre que la Nation contribue d’une manière ou d’une autre à son fonctionnement. Cela suppose que toutes les lois anti laïques qui sont autant d’entorses à la loi de 1905, soit abrogées, ce qu’aucun gouvernement de droite ou de gauche n’a eu le courage de faire.

Enfin, cela suppose qu’il soit mis un terme au principe de l’Union Européenne de mise en concurrence contre les services publics d’Etat qui aboutit à la destruction de l’existant, l’école publique, l’hôpital public … pour permettre la satisfaction d’intérêts privés contre les intérêts des citoyens

 

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